Comme le relate le journal « Le Messager » une opération de contrôle du sytème antipollution « Adblue » des poids lourds a été effectuée par la gendarmerie et la DREAL (direction regionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) au péage autoroutier de Nangy. Deux camions ont été arrêtés pour des fraudes à l’adblue, sans que soit précisé combien de camions ont été contrôlés , ni combien de temps a duré le contrôle.
Qu’est-ce qu’ Adblue ?
« Adblue » est un dispositif qui permet de transformer le dioxyde d’azote émis par la combustion de carburant en azote et en eau, limitant ainsi grandement la pollution.
Le réservoir de liquide « Adblue » se vide environ tous les 1000km. Pour les camions soumis à la norme Euro 6, une sécurité bloque automatiquement le moteur du camion lorsque le réservoir est vide.
Avec des émulateurs qui stoppent le dispositif « Adblue » à 20€ sur le marché et la menace d’une simple amende de 750€ (pour désactivation du dispositif), il est certain que les grandes entreprises du transport peuvent passer outre ces mesurettes.
Le transport de marchandises au centre de la production.
Alors que les poids lourds circulent dans toute l’Europe et parcourent surement bien plus que 1000km, il est évident que la fraude est monnaie courante.
Avec une production à flux-tendu (minimiser tout arrêt de la production et de la circulation de marchandises) s’arrêter représente un coût supplémentaire pour les entreprises et un ralentissement de leurs cadences.
De plus, la compétition qui régit l’économie capitaliste ne peut qu’accentuer les volontés de fraude, afin de s’assurer les parts de marché (rotation continue et rapide des livraisons de marchandises).
Le contrôle aux fraudes, un révélateur du besoin populaire et démocratique.
Les rares contrôles de l’ « Adblue » sont une bien maigre mesure de lutte contre la pollution émise par les poids lourds. Nous pouvons même nous demander si la traversée de près de 670 000 camions en 2017 (550 000 en 2016) dans la vallée de l’Arve est une nécessité vitale au vue de l’inutilité de bon nombre de ces marchandises.
Il est évident que pour rendre efficaces les contrôles, il faut des moyens colossaux que l’Etat détient mais qu’il ne mobilise pas à la fois sur la production des camions, sur la vente illégale d’émulateurs et, enfin, sur les contrôles routiers. Il y a pourtant là encore un véritable enjeu démocratique et populaire !