L’ATMO et la Communauté de Commune de la Vallée du Mont-Blanc s’associent pour proposer des capteurs individuels et connectés afin d’avoir une expérience « collaborative » de la pollution de l’air. L’opération aura lieu à partir du 7 janvier en lien avec des sociologues et tous les 15 jours, les appareils changeront d’utilisateur.
S’il s’agit d’améliorer les connaissances de qualité de l’air, il est étrange que le dispositif se déploie en haut de la vallée qui compte déjà de multiples capteurs alors que le bassin de Cluses n’en a aucun !
Aujourd’hui, les capteurs individuels existent mais ils sont le plus souvent une acquisition spontanée de quelques habitants de la vallée pour pallier aux stations mal réparties sur le territoire. De plus, le site internet partenaire « la captothèque » dit bien que de telles mesures « ne se substituent pas à la prévision régionale quotidienne de qualité de l’air diffusée par Atmo ».
Il est aussi dit, qu’il y a une « opinion » propre à se faire « sur la qualité de l’air du territoire ». Mais la science n’est pas une opinion, c’est une vérité établie sur des faits objectifs ! Soit l’air est pollué, soit il ne l’est pas.
Alors à quoi sert réellement une telle expérience ?
Nous voilà donc arrivé au but réel de l’opération : renvoyer l’utilisateur à ses propres émissions, à ses propres gestes afin de valoriser les attitudes individuelles « vertueuses ». Cela même alors que le PPA2 ne contient aucune obligations contraignantes sur les grands secteurs polluants. Les publications des résultats à propos d’une expérience similaire, l’opération Mobicit’air à Grenoble (2017) viennent confirmer cela.
Avoir un micro-capteur chez soi pendant 15 misérables jours ne sert pas à grand chose si ce n’est de conforter des autorités qui préfèrent avoir une population renfermée sur ses attitudes personnelles plutôt qu’engagée dans une dynamique collective.
Pourquoi mettre des moyens dans des capteurs individuels alors qu’il manque des outils collectifs répartis équitablement sur toute la vallée ? Serait-ce parce que la colère populaire fut des plus fortes à Passy-Sallanches lors du long « pic » de pollution de l’hiver 2016-2017 ? N’y aurait t-il pas là une simple tentative de pacifier la population du haut de la vallée tout en espérant maintenir le bas de vallée dans sa passivité ?
Or, c’est bien justement d’une grande mobilisation démocratique dont nous avons besoin…Mais pour cela, il faut une connaissance précise connue par la population, une transparence des données scientifiques, des relevés réels et adaptés aux zones les plus touchées.
Plus que de capteurs individuels, nous avons besoin d’un capteur multi-polluant de toute urgence dans le bassin de Cluses, en particulier dans la zone autour de la gendarmerie de Scionzier. C’est pour cela que nous demandons les ressources nationales de l’État afin de mettre en œuvre de grands moyens techniques et de communication qui permettent de diffuser largement les résultats quotidiens et ainsi favoriser une mobilisation démocratique.
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Martin
8 février 2019 à 8 h 28 min
Bonjour
Oui il faut un capteur Atmo à Cluses
Par contre dezinguer une démarche d’appropriation des connaissances par les citoyens, pour mieux comprendre les phénomènes au local et même dans son habitation (micro pollution ) c’est dommage.
Amicalement
Antoine