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La pollution de l’air dans le débat municipal

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Mardi 11 février se tenait un débat entre les trois têtes de liste candidats à la mairie de Cluses. C’était organisé au bar Le Zinc par TV 8 Mont-Blanc et Le Dauphiné.

La question de la pollution de l’air et plus globalement de l’écologie est très importante et cela les journalistes animatrices du débat l’ont bien compris, puisque la question d’ouverture portait là-dessus.

Autour de la pollution de l’air, il y a eu trois axes : les transports, l’usine Hacer et la rénovation énergétique.

On apprend par Jean-Philippe Mas qu’un projet de délocalisation d’Hacer est en cours. C’est un projet qui vient à la suite de l’échec d’arriver à un accord avec les dirigeants de l’usine pour une consolidation des dispositifs pour limiter les rejets. La région mettait pourtant 4 milliards sur la table, mais les élus locaux en charge du dossier ne semblaient pas assez impliqués.

Monsieur Mas avait pourtant indiqué que si Hacer ne faisait pas les travaux, il ferait installer une station de mesure de la pollution de l’air dans les jardins partagés, à coté du centre nautique.

Avec la délocalisation, le maire sortant essaye de flatter les fantasmes comme quoi la pollution disparaîtrait avec Hacer et que finalement il n’y aurait pas besoin de mener des études approfondies, notamment par l’installation de capteurs.

De plus, Monsieur Mas relativise les émissions d’Hacer en disant qu’il n’y a pas de rejets de particules fines, alors que cette usine est surveillée pour ses émissions de métaux lourds. C’est bien pour cela qu’il nous faut étudier précisément l’effet cocktail provoqués par la rencontre de ces métaux lourds avec le reste des particules.

Imaginer que le déplacement d’Hacer un peu plus loin dans la vallée ferait cesser la pollution n’est que pure démagogie, puisque l’on sait à travers les études topographiques de la vallée que les vents et l’inclinaison du relief ramènent les polluants vers Cluses.

Dans le fond, est-ce que nous souhaitons qu’Hacer soit fermé? non. Est-ce que nous souhaitons qu’Hacer soit déplacé ? Pas forcément.

La production de cette usine est nécessaire à l’élaboration de notre société, on ne parle pas ici de SGL qui produit massivement pour le nucléaire, mais du traitement de pièces, qui se retrouveront absolument partout. Nous voulons que les rénovations soient faites, puis la mise en place d’un contrôle démocratique et populaire incluant les ouvriers d’Hacer, premières victimes de cette pollution.

Claude Ruet, quant à lui, ne s’est pas risqué à évoquer la source industrielle de la pollution, pour finalement se concentrer sur la circulation, qui est effectivement émettrice de dioxydes d’azote (NOx). Mais rappelons que le facteur le plus important sont les émissions de particules fines engendrées par feux de cheminées, dont il n’a été fait aucune mention. Nous pensons que Cluses étant une des villes les plus pauvre de Haute-Savoie, le fond d’aide à la rénovation des cheminées devrait être modulé en fonction des revenus des ménages.

Malgré tout, le candidat Ruet a tenu des propos justes sur les transports, en mettant en relief que le réseau était insuffisant et qu’il fallait un développement transversal, complétant une amélioration du réseau ferré.

Ce sont des propositions, qui pour être cohérentes, doivent être accompagnées d’un important travail de cohésion intercommunale. Une échelle d’intervention que rejette pour sa part le candidat RN, Karl Aoun. Il est pourtant bien malvenu de parler d’écologie sans élargir au maximum les marges de manoeurvre.

Le credo de Mr Aoun était la question du stationnement pour les vélos qui sont inexistants, mais celui-ci semble de manière contradictoire vouloir aussi plus de place de parking voitures, lorsqu’il a été question du commerce de proximité.

Pourtant, la tâche immense pour l’avenir est de changer le rapport à la voiture. Cela doit passer par la volonté forte de faire un transfert de moyen de transport, de la voiture vers les bus, et le vélo  pour les petits trajets (pour ceux qui le peuvent).

L’autre grande question abordée par tous les candidats était la rénovation énergétique, notamment des bâtiments publics. Tous étaient d’accord sur le fait qu’il fallait le faire, mais il faut noter qu’à coté de cela, Monsieur Ruet reproche à la ville de Cluses d’être sous perfusion de dispositif d’aide sociales. C’est plutôt incohérent, puisque la rénovation des habitats modestes passe par là !

Il faudrait dire que justement, il y a de l’argent à Cluses, mais qu’il sert toujours les mêmes intérêts, que plus de fonds doivent être mobilisés pour lutter pour la planète.

En conclusion, on peut dire que ce débat a loupé l’essentiel : le fait qu’on a besoin de beaucoup de moyen pour des études, des infrastructures, etc, pour améliorer la qualité de l’air. Et cet argent existe à Cluses, mais faudrait-il encore avoir la volonté d’aller le chercher.

 

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